Mini nouvelle sur le thème d’une ville française que j’ai écrit il y a quelques temps pour un concours. Elle n’a pas été primée, mais je souhaitais tout de même la partager.
Emmitouflée sous un plaid et installée sur mon canapé de tissu gris du dix-huitième arrondissement viennois, je sirote un déca en écoutant « Take me Home, Country Roads » de John Denver. Nous sommes le onze décembre 2020, le ciel est déjà noir derrière la seule et unique fenêtre de mon appartement du rez-de-chaussée qui donne sur la rue. Je sais qu’il neige, je l’ai vu sur internet. Le diffuseur d’huiles essentielles répand une odeur de menthe poivrée dans mon 22m² carré à la lumière tamisée. Je fais une pause dans la rédaction d’un de mes dossiers pour l’université ; complètement irresponsable considérant le retard que j’ai accumulé en cette fin de semestre. J’alterne entre les onglets ouverts sur mon ordinateur, relisant brièvement quelques lignes par-ci par-là, comme s’ils allaient m’indiquer quoi faire. Comme s’ils allaient écrire pour moi. Comme s’ils allaient m’assurer mon avenir. Perdue dans mes pensées, je sursaute en entendant quelque chose tomber sur ma gauche. Je me retourne, le cœur battant et constate qu’il ne s’agit que d’une photo qui s’est décrochée du mur. Je me penche dans l’interstice entre le sofa et le mur, tend la main vers le sol et ramasse le précieux petit morceau de papier. Sur mes murs ne sont accrochées que deux photos : une de mes arrières-grands-parents prise il y a plus de quinze ans dans leur jardin d’alors, et une qui represente ma soeur et moi, âgées de moins de dix ans, je ne saurais pas dire exactement, debout toutes les deux, souriantes, habillées comme des jumelles d’un tshirt rouge et d’un pantalon jaune, devant la fontaine Charle de Gonzague de notre ville natale : Charleville-Mézières. C’est celle-ci qui a heurté le sol en me sortant de mes rêveries.
Je la contemple, du bout des doigts. Qu’est-ce qu’elle était mignonne avec sa petite frange blonde et ses toutes petites sandales à ses minuscules pieds d’enfant… Ca la ferait sûrement rire un peu de revoir ce visage si innocent. Nous n’avions pas tant changées, elle et moi. Physiquement, j’entends. N’importe qui nous reconnaîtrait aisément. Je n’avais pas pris le temps d’observer cette photo depuis longtemps. Elle était épinglée à la vue de tous depuis plus d’un an, et avait rejoint le décor comme tant d’autres babioles que j’avais achetées lors de mon emménagement. Je la savais là, tous les jours je passais devant, lui jetai peut-être un regard de temps en temps sans jamais ressentir la valeur sentimentale que son aura dégageait. On s’habitue aux choses précieuses avec une facilité déconcertante et c’est avec regret que je le constatais une nouvelle fois. To the place I belong…
L’histoire de cette photo s’est perdue dans les méandres de la vie. Je n’en ai aucun souvenir, aucune sensation, aucune image, rien. Elle me rappelle une autre qui je sais existe de nous en train de lécher une glace à ce même lieu. Plusieurs fois j’ai eu l’idée de reproduire cette situation, comme tant d’autres gens sur les réseaux sociaux. Idée clichée, mais amusante et touchante. On ne devrait pas se formaliser de ces choses que tout le monde fait pour suivre l’effet de groupe. Après tout, si on le fait tous, et que ça se perpétue, c’est qu’on y trouve quelque chose de nourrissant et d’apaisant. All my memories gather ’round her…
La dernière fois que je m’étais retrouvée en face de cette fontaine de Gonzague me paraissait une éternité. Janvier 2020, il y avait presque un an. Où étaient passés ces onze derniers mois ? Le Temps les avait grignotés avec réticence avant de les avaler d’une seule bouchée en laissant des miettes sales puis de s’enfuir comme un voleur. J’avais atterri à Paris Charle-de-Gaulle dans l’après-midi avant de faire le trajet en train jusqu’à la gare de Charleville-Mézières, située en centre-ville. La voix de la SNCF qui annonce l’entrée du train en voie 2 m’avait arraché un battement. Il est de ses sons qui prennent par la main, font valser sous des airs de nostalgie avant d’empoigner par la gorge et de faire suffoquer jusqu’à l’étouffement. Ce n’est pas contre toi, Simone, c’est contre le passé. Je ne t’en veux pas. J’étais descendue du train avec ma valise qui commençait à peser son poids, j’avais descendu les escaliers pour passer sous les rails et rejoindre la sortie, je tendais de descendre mon niveau d’angoisse à quelque chose de raisonnable avant de remonter les marches et de chercher mon père des yeux. Une embrassade comme d’habitude, « ça va ? », « je suis garé sur le parking », on prend cette direction en suivant le flot de passagers, « ça a été le voyage? », j’acquiesce, « il fait pas chaud… », je remue la tête. Je suis fatiguée. C’est partiellement faux. Il prend mon fardeau, le dépose dans le coffre, je m’installe côté passager tandis qu’il va régler le ticket.
Je souffle, l’air sort de ma bouche et s’évapore en essayant d’emporter mes appréhensions mais elles sont trop lourdes. Il revient et nous démarrons en direction de la maison ; pas la sienne, celle de maman et des chats. Nous avions fait ce trajet des milliers de fois et chaque fois il me semblait interminable. Nous longions les voies du train, passions devant l’hôtel Le Dormeur du Val avant de tourner à gauche devant le lycée Chanzy où j’y avais fait mes trois ans et obtenu mon baccalauréat mention assez bien, puis de prendre de nouveau à gauche pour remonter l’Avenue Forest et de poursuivre en direction de l’Avenue D’Arches, de l’hôtel de ville, puis la « rue du Pédro », et rouler sinueusement jusque Mohon. Une quinzaine de minutes, tout au plus, où les minutes perdaient leur sens. Dans cette voiture, c’était toutes mes existences qui se surperposaient pour n’en faire plus qu’une, un réceptacle trop petit pour ressentir tant de choses d’un seul coup. Mes yeux voyaient le paysage défiler sans le regarder pour de vrai ; je voyais des souvenirs, je voyais les idées que je m’en étais faites depuis mon départ, je voyais parfaitement mon spectre arpenter ces rues dans une habitude qui m’apparaît maintenant déconcertante ; la friterie sur la place de l’hôtel de ville pour les fins de semaine à apaiser, le café « Français » où nous prenions nos petits-déjeuner avant avec papa, les deux ponts où frissonnent des drapeaux qui ont été source de multitudes de conversations géographiques houleuses sans jamais qu’on vérifie qui a raison, la Médiathèque Porte Neuve grâce à qui j’ai satisfait mon besoin de lecture quand j’étais en primaire, le docteur rue Saint-Louis où nous avons patienté des heures éternelles en hiver, les différents arrêts de bus TAC dont je connaissais les noms par coeur et notamment ceux de la ligne 1 direction Bellevue-du-nord, l’auto-école où j’avais raté mon permis B deux fois, l’épicerie du Petit-Pont que tout le monde connaissait mais où on achetait jamais rien, la boutique où on avait trouvé la pierre tombale pour mémère, le parc où j’attrapais des Pokémon… la maison. Radio reminds me of my home far away…
John Denver s’était tu. Je refais le chemin dans ma tête comme lorsque je le faisais à pieds les jours où le bus me paraissait être une épreuve insurmontable pour me projeter de nouveau devant cette fameuse fontaine de Gonzague. L’eau s’écoulait comme d’ordinaire de la bouche des créatures mythologiques taillées dans le marbre. J’étais appuyée sur la bordure de pierre, où je relus pour la énième fois le petit écriteau « eau non potable » avant d’inspecter les papiers noyés au fond du réceptacle. Charles de Gonzague, duc de Nevers, duc de Rethel, trônait fièrement sur son piédestal, méditant éternellement sur son œuvre et sur ses descendants qui ne prenaient même pas la peine de prononcer son nom en entier et qui jetaient leurs ordures dans son maigre mémorial.
J’étais un fantôme dans ces rues fraîches de début d’année. Habillée tout en noir, j’étais là pour acheter un livre à Rimbaud, unaniquement reconnue comme la seule librairie de la ville. Quel livre ? On ne le savait jamais. On allait à Rimbaud parce qu’on était appelé par la chaleur de ses rayonnages et on en ressortait toujours tiédis en profondeur. Ce refuge avait son équivalent estival ou le musée de l’Ardenne qui rafraichissait nos âmes dégoulinantes, fondues par le soleil trop rare pour qu’on s’y habitue jamais vraiment. C’était un endroit paisible, isolé sous les arcades de la Place Ducale où étaient exposés les vestiges archéologiques de la région. Mais personne n’y allait véritablement pour les voir ; « T’es allée au musée de l’Ardenne ? Tu t’ennuyais tant que ça, dont ? ». C’est pourtant un véritable petit cocon de sérénité intimiste où le monde n’existe plus, où il est rare de croiser un autre et où il est possible de dialoguer paisiblement avec les réminiscences des générations qui nous ont construites.
J’effleurais lentement les pavés de la rue piétonne, comme pour en ressentir l’écho dans mes pieds et sa résonance jusque dans mes valves cardiaques. Clac, boom, clac, boom. Un échange vital de concert. L’énergie qui m’a nourri, c’est celle-là. Combien de fois avais-je foulé ce sol en le prenant pour acquis ? En oubliant de l’écouter ? De la regarder ? Charleville-Mézières était particulièrement jolie au printemps ; elle revêtait sa douce robe chatoyante et se débarrassait enfin de son minable couvre-chef grisâtre. Elle n’en demeurait pas moins morose, sans que ça n’enlevât rien à sa beauté. Les parents autorisaient de nouveau leurs enfants à sortir sans écharpe et consentaient à s’engager dans de brèves promenades rituelles au détour desquelles les joues rosées de leurs marmots finissaient couvertes de pâte à tartiner tandis que la gaufre sacrée achetée dans cette même rue piétonne se dissolvait dans l’estomac des pigeons déjà trop rondouillets. La répétition des saisons était une mécanique bien huilée particulièrement remarquable dans les villes moyennes où chaque petite chose était à sa place. Une boîte à musique remontée chaque premier janvier par les mains lassées du Temps, emprisonné par l’habitude. C’était à cause de ça que j’étais partie. Je ne supportais plus la mélodie indigeste de la monotonie.
En passant devant la pharmacie Gonzague – évidemment – je remarquai que les poèmes écrits en craie blanche sur les vitrines des magasins en perdition n’avaient toujours pas été effacés. L’ancienne boutique de La Halle était couverte de syllabes inconnues. Je calquais les mots sur mon téléphone pour effectuer une recherche rapide. Contre toute attente, la poésie rimbaldienne n’avait pas le monopole du verre. Il s’agissait du poème In Memoriam de Léopold Sédar Senghor.
« C’est Dimanche.
J’ai peur de la foule de mes semblables au
visage de pierre.
De ma tour de verre qu’habitent […] tes
Ancêtres impatients,
Je contemple les toits et collines dans la
brume.
Dans la paix. Les cheminées sont graves et nues. »
Je souris à l’ironie du choix de cet artiste de rue. Je pouvais me le représenter, une nuit, vacant, peut-être une bière à la main, récitant doucement, une cigarette au coin des lèvres, et sa craie dans l’autre main en train de peindre ses tourments sur cette façade. Le lien entre lui et Rimbaud, semblables dans leur douleur, était presque beau. D’une beauté littéraire et fantasmée, un peu irréelle et rassurante. Que quelqu’un ait écrit ces vers en plein jour, sobre, heureux et conscient de ses actes ne me convenait pas. Ça enlevait tout le charme de ces mots spectraux qui apparaissaient au lever des rideaux métalliques. De long en large, Charleville-Mézières étaient un cahier gribouillé des réminiscences de Rimbaud ; des fresques, des graffitis, des lieux de mémoires, rues et avenues, des commerces, des établissements scolaires, des lieux de culture, des cafés-restaurants et spécialités dispersés dans toute la ville immortalisaient le poète et l’oeuvre de sa courte existence. On grandissait tous avec Arthur comme grand-frère. Au détriment de Charles de Gonzague… C’était une ville où la littérature irradiait et libérait les êtres. Où la poésie vous renversait brusquement et contrariaient ces pensées brouillon qui érigeaient patiemment les murs d’une timide forteresse intérieure. Où tout finissait par faire sens.
Je rejoins la place Ducale et décidai de passer à Rimbaud sur le chemin du retour. Son architecture carrée demeurait aussi somptueuse que dans mes souvenirs. Le carrousel l’habillait élégamment de son chapiteau rayé et donnait le charme si coutumier des grand-places. En son centre avait été installée une minuscule fontaine qui servait davantage de piscine aux pigeons et aux chiens en promenade que de pièce maîtresse embellissant l’endroit. Je m’étais toujours demandé ce qu’elle faisait là et qui avait eu une idée aussi ridicule. Les carolos l’utilisaient comme point de rendez-vous et juraient par « On se rejoint à la fontaine? ». Il n’était jamais question de quelle fontaine il s’agissait. Finalement, c’était peut-être ça, son histoire et son objectif ; rassembler. Trois autres rues divisaient la place symétriquement, respectivement nommées : « la rue piétonne, la rue à gauche de la rue piétonne, la rue à droite de la rue piétonne et la rue en face de la rue piétonne ». La cloche de la mairie sonna sur ma gauche et je tournai la tête dans sa direction ; 14h00. Le son me vrilla le coeur une fois de plus. L’endroit était désert alors que tout un flot d’images et de visions prirent possession des lieux. Le banc, le marché de Noël et la patinoire, les bacs à sable et les jeux d’eau, les jardins de fleurs, divers amis m’attendant debout tolérant de mon impossible retard, le festival mondial des marionnettes et ses flots d’invités qui transformaient cette petite goutte d’eau en océan agité d’humains curieux, les illuminations nocturnes et les balades atemporelles en bonne compagnie. J’avais le sentiment d’avoir tant perdu, mais j’avais tort. La place avait conservé toute mon âme précieusement dans son écrin de pierres. Je n’avais qu’à revenir pour qu’elle me la rende, que je fasse un constat de son existence, de mon existence, que je le dépoussière suavement avant de la lui confier de nouveau. Les lieux sont les gardiens de l’histoire des Hommes.
L’eau de la Meuse s’écoulait doucement sous mes pieds. Je m’étais accoudée à la rambarde du pont, le regard mécaniquement fixé sur les minuscules remous que provoquait le courant en traversant l’ancien moulin qui constituait désormais le musée Rimbaud. Ce n’était pas la première fois que mon esprit s’égarait ici mais ce creux sous la bâtisse m’attirait à chaque fois que j’empruntais ce passage lors de mes vagabondages en direction du Mont-Olympe. On rejoignait ce trou de verdure en empruntant la « rue en face de la rue piétonne », tout droit jusqu’aux péniches. Elles étaient effectivement toujours amarrées au même endroit, comme des petits paquets de voyage flottant dans l’attente. Ce pont gigantesque, communément appelé « le pont pour aller à la piscine » offrait une vue splendide du fleuve et des arbres qui le bordaient. Au loin, d’un côté, la ville, et de l’autre, l’infini et ce que je percevais autrefois comme la sortie, le bout du tunnel. Je relevai la tête et effectuai un demi-tour pour détacher mes yeux de l’hypnotique mouvement aquatique. Je continuai jusqu’à l’énorme horloge florale qui n’avait pas encore été replantée si tôt dans l’année à cause des températures. Elle dominait la ville de sa hauteur mais donnait rarement l’heure exacte. Le temps n’avait pas d’emprise dessus.
Je m’orientai ensuite à gauche et m’engageai sur le chemin de terre que j’avais tant parcouru dans mon enfance lors des chaudes soirées d’été avec papa et ma sœur. On sortait en fin de soirée quand il faisait déjà noir et on se promenait le long des quais, des terrains de pétanque, des parcs de jeux, on mangeait des glaces et on jouait à s’attraper. Les animaux nocturnes semblaient souvent ne pas s’en soucier, comme s’ils savaient que ça faisait partie de notre histoire. J’avais vu cet endroit sous la neige comme pendant la canicule et l’avais exploré avec tous les êtres les plus chers. Des amis de longues date que je ne voyais qu’une fois par an, des amis avec qui ce parcours était habituel et signe que le monde tournait rond, des amis le jour de mon anniversaire, des amoureux et amoureuses aussi avec nos mains enlacées pour la première fois et nos baisers volés, des amis d’autres villes en visite à qui j’expliquais ces sensations, ma famille… et de nouveau avec moi-même. Tous ces pas foulés, je les visualisais. Je pouvais baisser les yeux, les voir aussi clairement que dessinés à l’encre sur le macadam. Je pouvais les suivre, les laisser me guider, donner la main à ces fantômes qui m’accompagnaient de leurs auras bienveillantes. Jusqu’où ? Jusqu’où allais-je, ce jour-là, perdue dans mes souvenirs ? Rimbaud n’était qu’une excuse pour rentrer à la maison. J’avais juste envie de rentrer à la maison.
Je fis le chemin inverse en longeant la Meuse, la traversant et remontai la “rue en face de la rue piétonne”, la rue du Moulin et me retrouvai de nouveau dans le cœur de la vieille ville. Je déambulais sous les arcades près de la mairie, évitais de justesse les adolescents confiants qui faisaient semblant de ne pas me voir, m’arrêtais un bref instant devant le Garden Ice Café où j’avais invité mon petit-ami pour un café, l’année précédente avant de grimper les marches qui se présentaient à moi. En haut de la première volée m’attendaient trois visages dorés sculptés dans le mur de pierre, crachant de l’eau dans un bassin verdi par la mousse. J’aimais particulièrement cet endroit. Il ressemblait à un passage secret qui ne se révélait qu’aux habitués, aux connaisseurs. Une antre gardée par trois regards imperturbables et immortels veillant sur qui pénètre leur repère, jugeant de qui mérite ou non d’accéder à la rue qui mène au théâtre. Je trempai mes mains dans l’eau glacée quelques secondes avant de les essuyer sur mon manteau. La bénédiction accomplie, je franchis les derniers mètres avant de saluer le bâtiment où l’entrée à la culture semblait se mériter. Je poursuivis tout droit en direction du cinéma, où je savais que m’attendrais papa pour me récupérer.
La photo toujours aux prises de mes doigts me paraît soudain floue. Je recolle le petit morceau de pâte à fixe avant de lui faire rejoindre son emplacement sur le mur, à côté de celle de mes arrières-grands-parents. Il y aurait beaucoup de choses à raconter sur celle-là aussi, mais pas aujourd’hui. Je me promets de prendre plus de temps rendre hommage à l’Avant, sans pouvoir parler d’un passé qui me modèle toujours. Je me promets d’observer davantage mon environnement, de prendre moins de choses pour acquises. Je me promets d’accrocher plus de photos, d’avoir moins peur de les regarder en face, de chérir mon entourage. Je me promets de penser parfois plus longtemps à Charleville-Mézières, à Charle de son petit nom, avec affection plutôt qu’avec aigreur. Je me promets de la remercier pour les choses qu’elle a faites pour moi, et de garder éternellement une partie de mon âme bien au chaud en son centre. De m’excuser pour l’avoir malmenée, parfois. De lui pardonner de m’avoir écorchée, aussi. Et, je me promets surtout d’accepter qu’elle me manque.
– I.F.F.